Ikas édite "Hiru otso", un délice de trilogie pour toute la famille

Publié le par AEK - Baionako Gaueskola








Le centre pédagogique IKAS, éditeur spécialisé dans la création, l'édition et la diffusion de matériel pédagogique en euskara, publie Hiru Otso, une trilogie en euskara où le loup n'est plus nécessairement le seul «grand méchant» qui fait peur aux enfants. Pour accompagner la lecture des enfants, le centre pédagogique a aussi publié un CD, véritable petit bijou, dont la musique et les paroles se lient à merveille aux histoires. L'oeuvre littéraire, graphique et musicale conçue par Amaia Hennebutte Millard, écrivaine et enseignante a déjà été primée par deux fois puisqu'elle a reçu le prix Initiatives du Syndicat intercommunal pour le soutien à la culture basque mais aussi le concours financier de l'Institut Culturel Basque dans le domaine de la création.






Trois livres, trois histoires, trois univers musicaux spécifiques. On passe ainsi des grands classiques avec Hiru xerri ttipi, traduction des trois petits cochons, à Otsoa, axeria eta ahuntzak (Le loup, le renard et les chèvres), une histoire inspirée par un conte de la mythologie basque pour finir par Otso gosetua (le loup affamé), véritable création de l'écrivaine Amaia Hennebutte Millard. Pour que la lecture ne soit pas considérée par les enfants comme une «punition» émanant d'intérêts incompris de grandes personnes, les histoires se dotent à la fois d'illustrations graphiques originales et d'un accompagnement musical qui réconciliera assurément n'importe quel enfant avec la lecture. L'ambiance de ces trois mondes artistiques (écriture, illustration et musique) qui se croisent, qui se séparent, s'entremêlent et s'enrichissent est issue de la tradition basque.







A chacun son univers

 

 


Pour la première histoire, l'illustratrice Fanny Millard a choisi un dessin très contemporain. Créé à partir d'un travail avec le crayon et le calque, l'idée était de «travailler la superposition des calques avec l'informatique et de leur donner de la couleur» raconte l'artiste. Le résultat est surprenant, amusant et laisse surtout une grande place à l'imagination de l'enfant.


Côté musique, Jesus Aured (accompagné de Mathias Goyheneche au pandero et de Sébastien Paulini au xirula) a imaginé l'histoire dans le Pays Basque des années antérieures. Aussi, cette dernière est rythmée aux sons des fandangos. Entraînante, elle contraste en ce sens avec le deuxième opus de la trilogie, Otsoa, axeria eta ahuntzak, beaucoup plus «sombre», dans la pénombre des crépuscules dont les «méchants loups» savent profiter. L'illustrateur Luca Eno Trimaldi (illustrant pour la première fois un livre entier) a donné sa préférence à l'encre de Chine. La profusion de montagnes de ce conte a bercé ce choix. «L'encre de Chine se marie bien avec le paysage, les montagnes et l'eau» raconte Luca.


Un livre en bertsu

 


Les bertsulari en herbe apprécieront la performance de l'artiste, avec un livre entièrement écrit en bertsu. La musique est quant à elle inspirée des pastorales où les violons sèment un air «d'ambiance champêtre». Tout le long du livre, la musique glisse sur les dessins de l'encre de Chine. Les enfants pourront profiter de cette ambiance angoissante où les personnages sont troublants et les dessins en noir et blanc... pour prolonger le dernier câlin.


Un loup victime de la société

 

 


En moins que... faisant preuve d'un argumentaire à toute épreuve (du style «je pourrais pas dormir cette nuit»), ils réussissent à convaincre les parents à entrer dans Otso gosetua, la troisième histoire. Dans cette création de Amaia Hennebutte Millard, pour une fois, le loup est victime de la société. Un peu «pottolo» et dans une situation inhabituelle, l'animal devient plus humain, une manière pour l'écrivaine de «peut- être appréhender d'une autre manière les peurs de l'enfant sur le loup».


L'illustration très contemporaine se rapproche de la norme des autres livres destinés aux enfants. Les dessins du Basque Lontxo Yriarte, épousant le style de la BD, s'entremêlent en ce sens parfaitement à la guitarre de Nyal Doya.


Musique manouche, elle rythme l'histoire avec une gaîté, une intrépidité et un enthousiasme qui n'ont d'égal que la voix de Dominique Rekalt, alias Ttittika. Un bonheur à l'état pur. Les livres seront distribués gratuitement dans les écoles, les crèches et les bibliothèques municipales grâce au concours de l'Office publique de la Langue basque. Prix du livre : 13 euros. Prix du CD : 11 euros.

Le JPB.com





Publié dans Literatura

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